lundi 25 février 2013
CHROMOLITHOGRAPHIE et PRESTIDIGITATION.
Ce chromo publicitaire des années 1860-1900, figure un pierrot escamoteur.
Le débinage complet du tour accompagne la vignette.
Vers la moitié du XIXe siècle la magie allait rapidement alimenter de nombreux supports, à l’image des productions du chocolatier Victor-Auguste Poulain (11 février 1825-30 juillet 1918), qui deviendra le plus grand propagateur d’images illustrées en France.
C’est pourtant son fils (Albert) qui donnera (à partir de 1866) un essor quasi « industriel » à cette production artisanale.
En 1865, la société comptait dans son catalogue pas moins de 16.000 notices, 96.000 prospectus, des centaines d’affiches, des milliers de tableaux publicitaires auxquels s’ajoutaient 15.000 prospectus intérieurs.
En 1867, le propriétaire du Bon Marché, Aristide Bousicaut (né le 14 juillet 1801 à Bellême Orne, mort le 26 décembre 1877 à Paris), proposera à son tour, avec ses calendriers, une image chromolithographiée (environ 180 illustrations recensées).
L’Exposition Universelle de 1878 consacre la nouveauté des chromos-réclames, que l’on retrouvent ensuite véhiculées dans les tablettes de chocolat en 1879, avec Guérin-Boutron (dont les fameuses vignettes Tom Tit).
(L’Inventaire du fonds Chocolat Guérin-Boutron composé de 500 vignettes illustrées issues de tablettes du chocolat est en ligne sur le site des Archives départementales de la Lozère).
De 1881 à 1912, Poulain diffuse près de 20.000 sujets, ainsi en 1900, 350 000 chromos seront produits au quotidien.
Ce sont près de 130 millions d’images par an qui envahiront l’univers des jeunes consommateurs sous les pinceaux conjugués d’artistes illustrateurs et peintres à l’image de Steinlen, Benjamin Rabier, Chéret, et même Toulouse-Lautrec.
A l’étranger entre 1872 et 1975, la compagnie Liebig distribuera 1871 séries de six (ou plus) images. Dans les années 1920-1930 les Will’s cigarettes au Royaume-Uni, distribueront également de très nombreuses séries sur divers thèmes.
Le terme chromo se retrouve aux États-Unis avec le lithographe américain Louis Prang (initié à cette technique lors d’un voyage à Paris en 1846, puis en Allemagne en 1864), qui produisit de nombreuses cartes postales. Il fut surnommé « le père de la carte de Noël américaine ».
Bibliographie :
Marie-Christine et Didier Clément, La Magie du Chocolat, Albin Michel, Paris, 1998.
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