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Reflets du Passé

Actualité de l'auteur et de sa collection aux éditions Dualpha, ayant vocation à exhumer des textes toujours d'actualité. Thèmes abordés : Magie,illusionnisme, prestidigitation, ésotérisme. Pour tous contacts avec la rédaction de ce blog, pour poser vos questions, et pour être averti de nos nouvelles mises en ligne : refletsdupasse@gmail.com Attention tous les textes mis en ligne sur ce blog sont soumis au Droit d'Auteur.

lundi 31 décembre 2012

NEOOCCULTISM, The (1895-1900).

En cette veille de XXe siècle, celui du « triomphe de la science et des progrès techniques », qui allait s’afficher dans les colloques, les colonnes des journaux et dans une politique volontariste d’évolution scientifique, la magie pouvait espérer glaner quelques avancées. L’une de ces répercussions se traduira par la récupération des rayons X, découverts en 1895 par le physicien allemand Wilhelm Röntgen (1845-1923), à des fins de pur divertissement. Si les progrès sont européens, force est de constater que l’utilisation des rayons, dans ce qui s’appellera le « néo-occultisme » s’émancipera, comme souvent, depuis les États-Unis. Sir William Crookes (1832-1919), chimiste et physicien anglais, inventeur du premier tube dit « à vide », via une bobine de Ruhmkorff (un transformateur à basse tension) produit une lumière verte fluorescente, qui va rapidement séduire les prestidigitateurs. Sa première démonstration en France se déroule à Paris, au Grand Café, boulevard des Capucines, dans la salle du sous-sol, le Café indien (sur l’actuel emplacement du Café Lumière de l’hôtel Scribe), peu avant la projection des frères Lumière (le 28 décembre 1895) devant un modeste parterre de trente-trois spectateurs. L’un des témoins privilégiés de ces deux innovations, un certain Georges Méliès (1861-1938, voir notice in Tome I) comprendra quasi-instinctivement le profit à tirer de la soirée, dans le cadre de ses futures activités professionnelles. On verra cette même année apparaître des séances de spiritisme animées par des médiums aux rituels pseudos scientifiques : ils portent des gants (de protection) enduisant les squelettes de poudre fluorescente, les saupoudrant de sels néo-fluorescents. On invoque les esprits en convoquant les rayons X, et la mode se propage bientôt à toutes les salles de spectacles, à tous les salons mondains soudainement envahis par les apparitions lumineuses. Le vocabulaire est aussi variable qu’abscond : « séances de radioscopie, démonstrations de fluorescence des matières vitrifiées ». Le tube de Crookes et son générateur dissimulés derrière des tentures noires permettent sous l’impulsion du magicien, de faire surgir de l’obscurité des montres, de la verrerie, des bijoux devenus verts et incandescents à la manière des fantômes, voire des facétieux esprits frappeurs. Ne trouve t-on pas cette même couleur dans les catacombes, résultant de la décomposition des ossements dans un air peu renouvelé, n’est-elle pas celle des feux follets légendaires ? (« Une émanation conjointe de méthane à partir de plantes en décomposition et de formes chimiques du phosphore et/ou d’hydrogène phosphoré émis par la décomposition d’un cadavre animal », nous disent les définitions scientifiques). Le filon est si lucratif que les forains proposent bientôt des baraques à rayons, avec des séances à 10 sous. (En comparaison, la séance des frères lumière valait 1 franc). Les théâtres, les grands magasins, les musées et autres baraques foraines, nul n’échappe à cet effet de mode, devenu des plus abordables, et « sans aucun danger » précisent les affiches. Cet engouement sera largement « débiné » par l’éditeur américain Albert Allis Hopkins (1869-1939) dans son redoutable recueil de tours explicités : Magic : Stage Illusions, Special Effects and Trick Photography publié en 1897 (Munn & Co.). « (…) Ce qui suit va révéler une scène assez étrange, capable de plonger le plus intrépide des mondains, dans un tourbillon (…) Le courant qui produit les rayons X est dirigé dans le tube de Crookes par des fils. Ce dispositif peu encombrant peut être placé derrière une porte ou dissimulé sous des draps noirs. Les objets destinés à devenir lumineux sont placés aussi près que possible du tube. Dans l’expérience, on observe un homme qui dîne (sans doute myope, car il porte des lunettes). Il est armé d’un couteau et d’une fourchette, il s’attaque à son beefsteak, sous la lumière d’une unique bougie. Un rideau noir est placé de l’autre côté de la table, derrière lequel se cache un squelette recouvert de sulfure de zinc. La bougie s’éteint et soudainement, des objets luminescents apparaissent sur l’étoffe noire : un verre, une carafe d’eau, des couverts, en lévitation, à la manière de lucioles. Un invité sinistre apparaît alors sous la forme d’un squelette en face du monsieur myope, qui a disparu, et dont, seules les lunettes restent apparentes, comme en suspension. (…) Des mains se déplacent dans l’obscurité au-dessus de la tête des spectateurs, croissant et disparaissant à de multiples reprises. (…) Dans le but de rendre l’expérience plus concluante, il est permis aux membres les plus incrédules d’attacher le monsieur (myope) fermement à sa chaise, et s’ils le désirent, de tenir ses mains et ses pieds pendant toute la durée de l’expérience. Explication : les rayons X traversent le tissu noir depuis la porte qui cache le tube de Crookes et passant à travers le corps de l’homme et rendant lumineux les objets en verre recouvert de sulfure de zinc. Comme pour les mains mystérieuses, ce sont tout simplement des gants recouverts de la même substance et fixés à l’extrémité de longues tiges qui sont déplacées dans toutes les directions par des assistants vêtus de combinaisons noires ». (P. 100), Traduction libre de l’auteur. Bibliographie : Charles Robert Richet, Traité de métapsychique, 1923. Extrait de : Troisième Tour du Monde de la Magie et des Illusionnistes, éditions Dualpha, à paraître (2013). © Richard Raczynski.

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