jeudi 23 octobre 2014
9, PASSAGE VERDEAU (1848-1891).
Tissot, Prestidigitateur, ventriloque (et auteur) parisien fut domicilié au n°9, passage Verdeau, avant 1855 (le passage ayant été construit en 1847).
Il était contemporain (en 1893) de nombreux représentants de la scène magique :
Albertini, (62, rue du Château-d’Eau),
Antonin, (boulevard des Capucines),
Bisson (12, rue Madame),
Bosquain (11 avenue Reille),
Foletto (88, rue des Martyrs),
Henrys (8, rue Mansart),
Carré (120, boul. Richard-Lenoir),
Jacobs, Eugène (82, rue des Martyrs).
Carmellé, (24, quai Valmy)
Marga (66, boulevard Condorcet),
Mowbray (107, rue Legendre),
Cordelier (6, rue Breda),
Raynaly (16, rue Jacob),
Dicksonn, (passage de l'Opéra).
Le monde Artistique du samedi 24 février 1877 vante ses mérites :
« Samedi dernier, un grand nombre d'équipages stationnaient devant l'hôtel du marquis dé G... Une magnifique réception y avait réuni de nombreux invités. A huit heures, après le dîner qui fut splendide, on passa au salon où un pianiste des plus distingués exécuta divers morceaux ; puis des chanteurs renommés se firent applaudir. A huit heures et demie M. Tissot, l'habile magicien, vint captiver l'assistance par une séance de prestidigitation donnée avec une adresse au-dessus de tout éloge. Pendant près de deux heures, le physicien du passage Verdeau a ébloui, fasciné les spectateurs et les a tenus sous le charme de son gracieux talent. Il a démontré, d'une façon évidente, qu'on peut faire du possible avec de l'impossible.
La place manque pour énumérer toutes les expériences qui furent applaudies dans cette soirée, plusieurs colonnes ne suffiraient pas à rendre compte des impressions que nous fit éprouver notre inimitable opérateur; néanmoins nous citerons l'expérience suivante comme la plus incomparable.
Une bague fut brisée à coups de marteau et mise dans un pistolet.
M. Tissot prit deux oeufs, les mit sur une assiette et pria un des spectateur de choisir l'un des deux oeufs ; le choix terminé, l'oeuf fut mis dans un coquetier et notre habile physicien prenant le pistolet fit feu sur l'oeuf qui s'ouvrit et donna passage à un charmant petit canari, qui vint rapporter la bague à une dame qui avait bien voulu la risquer, mais cette bague était parfaitement raccommodée. Cette charmante expérience termina la soirée et chacun se retira sous l'impression du talent de M. Tissot, qui, disons-le en un mot, est le digne émule des Bosco, Robert-Houdin, Conte et Anderson »
Des éditions successives du livre de Tissot semblent s’échelonner entre 1864 et 1923 :
1/Tours de cartes, recueil complet des plus jolis tours que l’on puisse faire avec les cartes, d’après les combinaisons et les expériences des plus savants mathématiciens, anciens et modernes, in-18, 108 pages, Paris, imprimerie Noblet, Librairie Renault et Cie. Bibliothèque des villes et des Campagnes. (in Bibliographie de la France - Page 561, 1864).
2/Tours de cartes, recueil complet. Paris, Delarue. ln-18, 1881.
3/Tours de cartes, recueil complet. Paris, Delarue. ln-18, 1890.
4/Tissot. Tours de Cartes - recueil complet. Delarue, Paris - 1909.
5/Tours de cartes, recueil complet des tours d'adresse et de combinaisons, par Tissot, 1912.
6/Tissot · tours de cartes, recueil complet. in-8, (12x19cm), à Paris chez Delarue, 1920.
7/Tissot · tours de cartes, recueil complet. in-8, (12x19cm), à Paris chez Delarue, 1923.
Sur l’époque, notons le livre de Joseph-François Tissot (le jeune) publié à Paris en 1819 (chez Germain-Mathiot) : Les ruses des filous et des escrocs dévoilées, contenant le détail des ruses, finesses, tours industrieux employés par les filous et escrocs pour faire des dupes, ainsi que les aventures auxquelles leurs friponneries et escroqueries ont donné lieu.
Tome 2 : ouvrage indispensable et nécessaire à toutes personnes honnêtes pour se garantir des pièges et fraudes de ces chevaliers de l'industrie.
Postérieurement, comme l’atteste les publicités et un jeton en cuivre, des Leçons d’Escamotage furent proposées par Jean-Baptiste Delion, fabricant de jouets d'enfants et physicien ou prestidigitateur, né à Paris en 1811, à la même adresse (9 Passage Verdeau à Paris ).
Delion semble se produire dès 1851 dans le passage, avant peut-être de s’y installer définitivement :
L’Argus des théâtres, du Jeudi 27 mars 1851 :
« L'enchanteur Merlin (M. Delion), le fameux magicien du Jardin-d'Hiver, donnera dimanche, à 8 heures, passage Verdeau, une soirée des plus brillantes »
Quelques traces de son activité dans la presse de l’époque (1852-1858) :
Le Causeur, 1853, « Delion, 9, passage Verdeau, marchand de physique, leçons d'escamotage, soirées en ville »
L'Éclair : revue hebdomadaire de la littérature, des théâtres et des arts, paraissant tous les samedis (1852-1853) :
« M. Delion, l'habile prestidigitateur du passage Verdeau, continue a attirer la foule au charmant petit théâtre qu'il dirige. Nous aimons mieux conseiller à nos lecteurs d'aller loir eux-mêmes les ébouriffantes surprises de ce sorcier moderne, que d'essayer d'en faire le récit ».
L'Éclair : revue hebdomadaire de la littérature, des théâtres et des arts, paraissant tous les samedis (1853) :
« Je me réfugie dans le passage Verdeau où Délion prétend qu'il parviendrait à escamoter la pluie ».
Le Causeur universel : journal de littérature, beaux-arts, théâtre, industrie, commerce, expositions universelles, agriculture, bibliographie, modes, annonces, Paris, 1854 :
« Delion, 9, passage Verdeau, marchand de physique, leçons d'escamotage, soirées en ville ».
En 1854, il exploitait "un petit théâtre de magie situé au n°7-9 du passage et vendait des instruments de physique et d’escamotage ainsi que des boites de magie pour enfants"(répertorié in Manuel-annuaire de l'imprimerie, de la librairie et de la presse, p. 290, 1855).
« Hamilton a trouvé un rival dans la personne de M. Delion, jeune héritier de Cagliostro, dont les séances quotidiennes ont lieu au passage Verdeau , sous les lambris enchantés d'une jolie petite salle » (janvier 1854-Le Moniteur de la mode).
À bas les étrennes : folie-revue en 1 acte, É. de Champeaux, Librairie théâtrale Paris-1856 :
« Je ne sais si nous aurons nombreuse compagnie, mais je vous affirme que voici Delion qui nous arrive, Delion le magicien »
Le Journal amusant : : illustré, journal d'images, journal comique, critique, satirique, etc. -Aubert et Cie, Paris, 1858 :
« Les plus beaux oeufs de Pâques, les plus beaux jouets d'enfants , se trouvent passage Verdeau, chez Delion l'Enchanteur »
Il était toujours présent à cette adresse en 1888 :
« En passant dans le passage Verdeau je rencontrai Guichardet. Je l’attendis en regardant les appareils du physicien Delion » (Louis Lemercier de Neuville , Souvenirs d'un montreur de marionnettes - Page 156, 1888).
Delion, professeur de physique amusante et expert au tribunal, publia annuellement l’Almanach-Manuel du Magicien des Salons, de 1855 à 1892.
Il semble cesser son activité à la fin du XIXe siècle.
Bibliographie :
Richard Raczynski, Paris, Capitale de l’Art Magique, Dualpha, 2014.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire