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Actualité de l'auteur et de sa collection aux éditions Dualpha, ayant vocation à exhumer des textes toujours d'actualité. Thèmes abordés : Magie,illusionnisme, prestidigitation, ésotérisme. Pour tous contacts avec la rédaction de ce blog, pour poser vos questions, et pour être averti de nos nouvelles mises en ligne : refletsdupasse@gmail.com Attention tous les textes mis en ligne sur ce blog sont soumis au Droit d'Auteur.

samedi 19 novembre 2011

CAGLIOSTRO et ALTELAS


Jean Félix Baylot (1897-1976, in Cagliostro, Le Rite de Misraïm*), considère que Cagliostro « n’est pas un simple imposteur » voire un « exploiteur imaginatif des crédules », relativisant quelque peu son approche en précisant « c’est tout autre chose qu’un escroc ».
Il développe ensuite le registre du thaumaturge, du guérisseur relevant l’emprunt « d’épisodes magiques » dans ses rituels dits égyptiens.
La terminologie recouvrant le terme de « magie » pose question, puisque Jean Baylot énumère à titre d’exemple « (…) Les visions de la colombe » ou « Du pupille adolescent fille ou garçon censés découvrir des scènes surnaturelles dans l’eau d’une carafe ».
Pour tenter de démêler l’aspect toujours sublimé du merveilleux de la vérité historique, il conviendrait de replacer avec exactitude les évènements relatés et d’établir s’ils rentrent dans un cérémonial maçonnique précis.
Ici, peut-on établir un lien entre magie et l’illusionnisme ?
Dans son parcours magique, Cagliostro fait remonter sa science à un enseignement magique clairement ésotérique. Son discours s’articule autour d’un héritage, lié à un personnage probablement légendaire : (Les lignes qui suivent sont extraites d’Un Tour du Monde de la Magie et des Illusionnistes) : Altolas, le sage grec ou l’espagnol Althathas.
Magicien mythique, probablement aventurier qui croisa (il faudrait pour être dans l’exacte vérité historique rédiger cette entrée au conditionnel) la route du jeune Cagliostro (voir notice) en Italie à Messine et qui fut certainement son initiateur à la pratique des escamoteurs, et plus généralement aux secrets de la prestidigitation.
Ils firent vraisemblablement un voyage en forme de tournée en Orient.
Pour Cagliostro, ce maître semble aussi du domaine spirituel, puisqu’il contribua à lui faire connaître les langues orientales, à l’ouvrir sur les religions et à découvrir les richesses passées de l’Egypte et de l’Asie Mineure.
Il dépeint dans ses mémoires un alchimiste (Thot Al As) « Maître Althostas » devenu au fil des souvenirs, un initié ayant reçu (dans les souterrains de Memphis) l’initiation des prêtres aux mystères de la Haute Egypte : Celle enseignée par des prêtres illusionnistes capables de produire des sons (ventriloquie et système acoustique) mais aussi d’animer le monde des morts à travers une série de trucages.
Cette version permettant à Cagliostro d’asseoir une transmission initiatique dans une franc-maçonnerie en partie inédite qu’il développera plus tard, en Europe.
Les légendaires Arcana Arcanorum (forme de dépôt spiritualiste et hermétique) pourraient s’inscrire depuis l’évocation légendaire du maître Althostas.
Althostas devenant de fait, par l’instrumentalisation de Cagliostro, un personnage de fiction : au théâtre, on retrouvera son évocation et sa présence dans Sept merveilles du monde : Grande féerie en vingt tableaux dont un prologue d’Adolphe d’Ennery et Eugène Grangé (en 1853) et dans Joseph Balsamo. Son parcours et sa place se limitent à l’univers romanesque, les preuves matérielles sur son existence avérée faisant objectivement défaut.
Son évocation pourrait objectivement se confondre avec une autre figure mythique de la magie « alchimiste » : Alcofribas.
Sur le fameux Rite Egyptien de Cagliostro, il semblerait qu’il fut structuré à Lyon, une ville où la maçonnerie spiritualiste tenait une place prépondérante.
Pourtant Jean-Baptiste Willermoz cynique, confie après une rencontre lyonnaise, qualifiée de houleuse avec Cagliostro : « Je crois que c’est un homme qui n’a point de connaissances positives ou qu'il n’en a que de dangereuses. »
Dans la magie, au sens de l’illusionnisme moderne, Cagliostro passait pour un spirite, voire un médium. Il exploitait en partie les nouveautés de l’époque (apport du magnétisme, lanterne magique) mêlées à des techniques empiriques comme celle de l’escamotage classique.
Une de ses routines la plus relatée, consistait à faire apparaître dans l’eau d’un vase qui se troublait à distance, des figures aléatoires que son assistante (voyante) décryptait. Le thaumaturge secondait sa partenaire en invoquant les esprits via des paroles kabbalistiques.
Robert-Houdin en ayant recours au sceau de Cagliostro dans l’exécution d’un tour, rapporte que l’empreinte de l’original provient de Torrini (1760-1829, voir notice) qui professionnellement connaissait bien Cagliostro (in Confidence d’un prestidigitateur, p. 92).
Dans La Revue Encyclopédique, (Vol. 37, p. 854, 1828), Cagliostro est associé à la ventriloquie : « (…) L’art du ventriloque, la Faculté réduite en véritable science d’imiter tous les sons, tous les bruits, toutes les voix et leurs nuances innombrables, le talent de changer instantanément l’expression de son visage, et de prendre successivement et sans effort les caractères de figures les plus disparates, ne sont pas des choses absolument nouvelles en France.
Décremps, célèbre prestidigitateur du dernier siècle, avant lui Cornus et Pinelli, et le fameux Cagliostro lui-même, ont été des ventriloques plus ou moins adroits qui s’aidaient de toutes les merveilles de la physique et de la chimie pour séduire les spectateurs et les amuser ou les tromper ».
Si l’on consulte la définition du mot « Magie » dans le Dictionnaire Universel des Sciences, des Lettres et des Arts (1857), Marie Nicolas Bouillet replace à juste titre, Cagliostro, dans le corpus de la prestidigitation : « (…) Au XVIIIe siècle, il n’y a plus d'autre magie que celle des Cagliostro, des Cornus, remplacée de nos jours par les Comte, Bosco, Robert-Houdin, et autres prestidigitateurs non moins habiles. On doit croire que les hommes qui se disaient magiciens réussissaient à produire quelques effets extraordinaires. Mais ce n’était que par des moyens naturels, soit à la faveur de connaissances empruntées à la physique, à la chimie, à la pharmacie, et cachées au vulgaire, soit avec le secours de breuvages on de philtres, qui, agissant sur le cerveau, disposaient les esprits à toutes sortes d'illusions et d’hallucinations ».
Le magicien Joseffy (1873-1946, voir notice) ne s’embarrasse guère de préjugés lorsqu’il propose au public vers 1905 à Chicago, la relique du crâne du célèbre Cagliostro (rien de moins !) dont les claquements de la mâchoire s’interprètent par un « oui » ou un « non » dans un numéro de nécromancie que reprendra à son compte en 1920 Aloïs Kassner (1888-1970, voir notice).
Sur la magie (au sens de l’illusionnisme) :
Citons l’ouvrage anonyme Cagliostro démasqué a Varsovie, ou Relation Authentique de ses Opérations Alchimiques et Magiques faites dans cette Capitale en 1780, par un Témoin Oculaire.
Ouvrage repris par Jean-Jacques Tatin-Gourier dans son Cagliostro et l’affaire du collier, pamphlets et polémiques, qui contient une Relation de quelques opérations prétendues magiques, qui entre dans le cadre du présent ouvrage.
Curieusement, l’abbé Fiard dans les Lettres philosophiques sur la magie, de la France trompée par les magiciens et démonolâtres du dix-huitième siècle, place Cagliostro, Mesmer, Saint-Germain, dans la catégorie des sorciers, aux côtés d’escamoteurs réputés à l’image de Roberston et d’Olivier (voir notices).
Notons ironiquement, en 1865 (in Œuvres complètes de Claudien, Garnier frères, Paris, 1865), la parution d’un ouvrage intitulé : Cagliostro, le grand interprète des songes, signé par « Le dernier de ses descendants » qui omet de dévoiler son identité civile !
En 1878 une revue suisse de magie et prestidigitation est publiée sous le nom : Le Cagliostro.
De nombreux tours de prestidigitation reprennent le nom de Cagliostro.
Cette évocation se trouvant ainsi liée de fait, à de nombreux magiciens contemporains flirtant avec un rappel propre à l’occultisme du XVIIIe siècle.
*( Conférence inédite communiquée à l’auteur par l’historien Francis Delon donnée dans la Loge Confiance n°25, premier Atelier parisien pratiquant le Rite Emulation en langue française à la Grande Loge Nationale Française, le 25 janvier 1961).
Bibliographie sur Altelas :
Friedrich Bulau, Personnages énigmatiques, histoires mystérieuses, évènements peu ou mal connus, 1861.
Claire Eliane Engel, L’Ordre de Malte en Méditerranée, (1530-1798), 1957.
Alexandre Dumas, Joseph Balsamo (Premier volume de la série Mémoires d’un médecin, Le Collier de la Reine, Ange Pitou et La Comtesse de Charny), 1846-1849.
Bibliographie sur Cagliostro (par ordre chronologique) :
Mémoire sur Joseph Balsamo, par son oncle Anlonino Bracroneri, acte de baptême de Joseph Balsamo, fils de Pierre Balsamo et de Felicie Bracroneri (en italien).
(In Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Seine-et-Oise, Archives civiles. Série E, (E 1308), rédigé par G. Desjardins et M. Bertrandy-Lacabane).
Compendio della vita, e delle gesta di Giuseppe Balsamo denominato il Conte Cagliostro, che si è estratto dal processo contro di lui formato in Roma l’anno 1790 e che puo servire di scorta per conoscere l’indole della setta de Liberi Muratori (Abrégé de la vie et des exploits de Joseph Balsamo, comte de Cagliostro...), Rome, 1791 (Référence Bibliotheca Esoterica n° 842).
Thomas Carlyle, The life of Joseph Balsamo commonly called Count Cagliostro, Londres, 1791.
Henri d’Alméras, La Franc-Maçonnerie et l’Occultisme au XVIIIe siècle d’après des documents inédits, Société Française d’Imprimerie, Paris, 1904.
W. R. H. Trowbridge, Cagliostro, the splendour and misery of a Master of magic, W. R. H. Trowbridge, New York, 1910.
Pericle Maruzzi, Il Vangelo di Cagliostro il Gran Copto, Atanor, Todi, 1914.
Constantin Photiades, Les vies du Comte de Cagliostro, 1932.
In L’Escamoteur, sous la direction de Robelly, années 1947 à 1951, pp. 1113, 1129, 1152, 1230, 1264, 1431, 1583.
Michael Harrison, Count Cagliostro, nature’s unfurtunate child, 1946.
Wilfrid-René Chetteoui, Cagliostro et Catherine II, Éditions des Champs-Élysées, Paris, 1947.
François Ribadeau Dumas, Cagliostro, Éditions Arthaud, 1966.
In Le Grand Albert, Cagliostro et l'élixir de longue vie, n°14 décembre 1972.
In Le Grand Albert, Techniques secrètes de Joseph Balsamo, n°17 mars 1973.
Philippe Brunet, Cagliostro, une biographie, Éditions François Bourin, 1992.
Constantin Photiades, Count Cagliostro, An authentic story of a Mysterious life, biography & autobiogaphy, Kessinger Publishing, 2003.
Philippa Faulks, Robert L.D Cooper, The Masonic Magician : The Life and Death of Count Cagliostro and His Egyptian Rite.
Cagliostro, Drame en trois actes. Manuscrit du XIXe siècle s-d, 87 pp, collection particulière.
Phillipa Falks, Robert Cooper, Masonic Magician, 2010.
Marc Haven, Le Maitre inconnu Cagliostro (1913), réédition Dualpha, Paris, 2010.
Filmographie :
Cagliostro, Aventurier, Chimiste et Magicien, de Camille de Morlhon et Gaston Velle, 1910.
Kaliostro (Russie), de Wladyslaw Starewicz, 1918.
Cagliostro, de Richard Oswald, 1928.
Cagliostro (Black Magic), de Gregory Ratoff, 1949.
Cagliostro, de Daniele Pettinari, 1974.

vendredi 11 novembre 2011

GOLDSTON, Wolf Goldstein, dit Will (1877-1948)


GOLDSTON, Wolf Goldstein, dit Will (1877-1948).
(Notice in Un tour du monde de la magie et des illusionnistes)
Magicien, entrepreneur de spectacle, inventeur et vendeur de trucs anglais.
Né le 18 septembre 1877 à Varsovie, d’une famille juive, il émigre au Royaume-Uni.
En 1905, son entreprise est intégrée au sein du grand magasin londonien Gamage, où il est en charge du département des ventes jusqu'en 1914.
Il élabore les catalogues Gamage et Gamagic.
Il est responsable de la revue annuelle The Magician de 1907 à 1912.
Il édite le mensuel The Demon Telegraph, organe de The Magazine of Magic (Grenham Street à Londres).
Il rejoint The Magic Circle (depuis sa fondation en 1905, jusqu’en 1907).
En 1911, il est l’initiateur de The Magician's Club de Londres (situé 2 Grays Inn Road London, Western Central) dont il confie la présidence à Harry Houdini (1874-1926, voir notice).
En 1920 il est reçu membre honoraire de la Society of American Magicians.
Écrivain prolixe, il signe une cinquantaine d’ouvrages, s’intéressant aux phénomènes spirites et parapsychologiques.
Il tente de percer la méthode du code Zancig utilisé par le couple de mentalistes Jules et Agnès Zancig (voir notice) dans son livre Sensational Tales of Mystery Men en 1929, La vérité sur les Zancigs.
Il fut l’investigateur des expériences menées par Rudi Schneider (voir notice).
Affecté par la guerre, et le décès de son fils, il s’éloigne peu à peu du monde de la magie.
Il décède à son domicile de Folkestone le 24 février 1948.
Il laisse derrière lui de célèbres publications cadenassées s’ouvrant avec une clef, réservée aux artistes professionnels.
Auteur de :
Exclusive Magical Secrets.
Secrets of Famous Illusionists.
Bibliographie :
The Linking Ring, septembre 1990, Vol. 70, n° 9.
George P. Hansen, Magicians Who Endorsed Psychic Phenomena.