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Reflets du Passé

Actualité de l'auteur et de sa collection aux éditions Dualpha, ayant vocation à exhumer des textes toujours d'actualité. Thèmes abordés : Magie,illusionnisme, prestidigitation, ésotérisme. Pour tous contacts avec la rédaction de ce blog, pour poser vos questions, et pour être averti de nos nouvelles mises en ligne : refletsdupasse@gmail.com Attention tous les textes mis en ligne sur ce blog sont soumis au Droit d'Auteur.

dimanche 31 août 2014

BRITISH CIRCUS IMPERATOR (1899-1900).


Dans le livre, Les Magiciens, le monde fantastique de l’illusionnisme, de Maurice Saltano et Bernard Joubert, l’affiche du coupeur de têtes (antérieure à Bénévol et à sa réincarnation du bourreau de Paris, 1938) au « British Circus Imperator » (p. 44) soulève (chez les auteurs) une interrogation :
Il s’agirait là d’une affiche de type « passe-partout », de l’éditeur – imprimeur (et illustrateur réputé) français Louis Galice (1864-1935) précisant sur ce nom : « un mystérieux cirque dont l’histoire n’a pas gardé la trace ».
(Société en nom collectif Louis GALICE et Cie, imprimerie lithographique pour affiches artistiques, 99, faubourg Saint-Denis, au capital de 40.000 francs, 1er novembre 1899).
Le Bulletin de la Presse (1899) revient à plusieurs reprises dans ses articles, sur la qualité des dessins de Louis Galice (citons les n°92, 101, 109).
Parmi les affiches recensées sur sa programmation (présentes dans de nombreuses ventes aux enchères consacrées à l’Art Magique) : « La Cible Humaine, Le Fakir Shah Rabey et son sujet Astrale (1900), La Femme aérienne, L’Enfer, Chap Soui, La Guillotine, La Femme sciée en deux ».
Autant d’éléments sur lesquels les références historiques ou biographiques sont absentes, accréditant la thèse d’un cirque aux artistes pour le moins « passe-partout »…

jeudi 21 août 2014

JACOBY-HARMS (Hans Joachim Jacob Harms, 1854-1917).


Prestidigitateur allemand, spécialisé dans le mesmérisme, le spiritisme et le mentalisme (double-vue)
Sur la fin de sa carrière artistique, il donne de nombreuses représentations (de salon) aux riches marchands de la ville de Hambourg.
Sur cette période, il offrait 10.000 marks (destinés à une œuvre charitable) à celle ou celui qui serait capable sous ses yeux, de pratiquer un « véritable acte de spiritisme ». Un défi demeuré sans suite.
Deux recueils sur ses séances sont publiés sous son nom de scène en 1886 et 1887 :
Eine Geistersoiree. Illustrirtes Prachtwerk. Illustrirte Zauber-Soiree für die Privat-Aufführungen im Salon, 9 photographies, 42 pages, Dorn & Merfeld, Leipzig, 1886.
Le livret se termine par un épilogue de trois pages, intitulé : « Einige Worte uber den Spiritismus », « Quelques mots sur le spiritisme »
Illustrierte Zauber-Soiree fur Privat-Auffuhrungen im Salon, 11 photographies, 110 pages, Leipzig, Verlag & Drud von Otto Spamer, 1887.
Ces clichés (aujourd’hui d’une grande rareté) ne sont pas sans rappeler ceux réalisés par Eugène Thiebault (né en 1825, dont l’atelier se situait 31, Boulevard Bonne-Nouvelle, Paris) pour Henri Robin (voir notice sur ce même blog) en 1863, puis ceux de William Mumier (1832–1884) aux USA, à partir de 1870.
Plus surprenant, Jacoby occupa quelques mois une salle à Londres (en 1885), baptisée « Jacoby Palace » au 28, Oxford Street, où curieusement il se présente (en français) comme « un prestidigitateur ».
Aucune information à ce jour sur d'éventuels séjours en France.

mercredi 20 août 2014

Félicien TREWEY (1848 – 1920).


Henri Colombon dans son ouvrage sur Trewey, premier shadowgraphiste, mime, & comedien. Carpentras [France], Imprimerie Batailler [1909] revient sur quelques anecdotes parisiennes liées à la carrière de l’artiste français.
Ainsi on apprend, (en 1868 et 1869) :
« Un jour étant avec le comique Réval, à la terrasse d’un café du Boulevard des Italiens, des curieux s’arrêtaient pour regarder Trewey, qui en profita pour se faire une réclame.
Sans se troubler, il se lève, prend le verre de bière qu’il a devant lui, le fait tourner dans l’espace sans en renverser une goutte ; aussitôt la galerie d’applaudir.
Lorsqu’un gavroche s’écria :
« Tiens un indien ! ».
Et Trewey de lui répondre :
« Té vé, eh oui, du Midi mon bon ! ».
Sur ce, la foule se dispersa ».
« En 1869, Trewey se produisait chaque soir consécutivement : à la Gaîté Montparnasse puis aux Ambassadeurs » (l’actuel Espace Pierre Cardin,
p.74).
Un (rare) portrait d’Ixa sa partenaire et future épouse figurant dans l’ouvrage (ibid) est reproduit dans cette notice, ainsi que diverses illustrations.
Sur la vie de Trewey, nous invitons nos lecteurs à se rendre sur la page : http://1895.revues.org/132
De la revue 1895 – Revue de l’association française de recherche sur l’histoire du Cinéma, où le texte intégral de la brillante étude « L’homme en morceaux, raccommodé » : de Félicien Trevey au Professor Trewey, d’Yves Chevaldonné est disponible en ligne depuis le 29 septembre 2005.

mardi 19 août 2014

CHABERT, Ivan Ivanitz (1792-1859).


Prestidigitateur français, "incombustible",né Julian Xavier Chabert.
L’Homme Libre (de Paris), citant en 1921, le même couple (l’homme-accumulateur et la femme dynamo, voire notice ci-dessous) revenait sur le français Chabert (un homme incombustible) :
« À la foire de Neuilly, un homme accumulateur d'électricité et une femme accumulatrice, se font concurrence.
Or, conte l'Opinion, dans sa rubrique de : « Il y a cent ans », le journal anglais l'Observer rappelle qu'au début du siècle précédent, un Français, nommé
Chabert, pénétrait publiquement dans un four brûlant et y demeurait jusqu'à ce
que la chaleur eût complètement cuit un morceau de viande qu'il tenait à la main.
Quelques années avant, et poussés, eux, par l'amour de la science, sir Gilbert
Bane et un autre physicien étaient entrés dans un four chaud et ils y étaient demeurés jusqu'à ce que la transpiration, après avoir coulé abondamment, commençât de diminuer.
Dans le four de M. Chabert, le thermomètre atteignait 220 degrés Fahrenheit.
Chabert était vêtu d'une robe de toile flottante qu’il avait disait-il, rendue aussi imperméable à la chaleur que l'amiante.
Pendant douze minutes, il restait enfermé dans le four, puis reparaissait triomphant, présentant le bifteck qu'il avait emporté cru et qui était prêt
à servir ».
Le magicien Chabert surnommé par les anglais, « le roi du feu » (voir la Revue britannique, p.376, 1859) : « Only Really Incombustible Phenomenon ».
Voir l’illustration de son affiche de 1829, annonçant sa performance au Théâtre Royal, de Brighton en Angleterre.
Il finira sa vie en ouvrant une pharmacie à New York, dans laquelle il vend ses propres préparations passant de Xavier Chabert à J.X. Chabert M.D. (Member of the College of Physicians at New Albany, Indiana, late Head Physician to Mohamed Ali Pacha, Viceroy of Tripoli).
Sur cette période, lire l’excellent ouvrage de Richard Swiderski, Poison Eaters, Snakes, Opium, Arsenic, and the Lethal Show, p.141, 2010.
Bibliographie :
Walter Brown Gibson, The Book of Secrets, Miracles Ancient and Modern, 1927.
Raymond Toole-Stott, Circus and allied arts, 1962.

WALTER ROSS (sur scène entre 1925-1931).

«
WALTER ROSS un HOMME ACCUMULATEUR, allumait une lampe à essence Pigeon en présentant, à la mèche, le bout d'un de ses index duquel une longue flamme jaillissait » (Jacques Garnier, Forains d'hier et d'aujourd'hui, p. 46, 1968).
Artiste français au nom de scène qui semble s’être produit autour des années 1930.
L’Ouest-Eclair du samedi 6 juin 1931, le mentionne explicitement (p.8) dans « la foire du Mail » un article illustré de sa photo publicitaire (en pied) :
« Une effervescence extraordinaire règne sur le Mail, où l'on fait les derniers préparatifs avant que ne débute la foire qui commencera ce soir.
De chaque côté, sous les arbres, se sont élevées les baraques traditionnelles des forains, depuis les loteries, les confiseries, les tirs, les billards japonais, jusqu'au football, au toboggan et à la sphère de la mort.
On revoit les habitués des foires, ceux que déjà nous avons visités sur le Champ de Mars cet hiver, manèges de chevaux de bois, chenille, etc.
On procède aux essais parmi les pétarades des moteurs, les coups de marteau, les interpellations brusques, l'activité fiévreuse de tous.
Il y a quelques nouveautés que les Rennais verront avec plaisir, et parmi ces dernières, signalons L'Homme accumulateur ».
Au bout du Mail à proximité de la « Suisse » s'élève une construction curieuse, plaisante à voir. C'est là que Walter Ross, l'homme accumulateur fera ses démonstrations, qui sont des plus curieuses.
Il peut supporter des courants à très haute tension, et allumer des lampes par un simple contact avec une partie quelconque de son corps. Nombreux seront les Rennais qui iront voir ce phénomène extraordinaire.
Tout ou presque sera prêt ce soir et la féerie de la foire du Mail commencera ».
Antérieurement, en mai 1911, la Vedette (de Marseille, 6 mai) revenait déjà sur la présence d’un artiste, au répertoire similaire :
« Les attractions succèdent aux attractions , et après les chiens transmetteurs de pensées, dont le succès fut très grand, voici que la direction annonce G. Watt, l'homme accumulateur, véritable phénomène humain et énigme surprenante qui fera certainement courir la foule dans ce coin enchanteur qu'est l'Américan Park ».
En juillet 1926, La presse (Paris) relate une double présence « électrique » :
« L’ homme-accumulateur et la Femme-Dynamo
Êtes-vous allé à la Foire de Neuilly ?...
Oui.. Si non vous irez certainement ce soir ou le suivant.
Il n'y a rien qui reflète mieux l'état d'esprit d'une époque qu'un champ de foire. Et cette philosophie, dé la rue est aussi attrayante que variée.
Cette année l'électricité domine à tous les carrefours. On en a mis partout, non seulement dans les guirlandes aveuglantes et multicolores mais sur la tête et dans les mains des phénomènes.
L' « homme accumulateur » et la « femme dynamo » recueillent tous les suffrages de la foule. Ainsi la science, habilement domptée par tous les managers d'exhibitions plus ou moins truquées, joue un rôle prépondérant dans les amusements modernes.
A côté de bruyantes attractions diaboliques, où les véhicules se cabrent et se heurtent, dans un bruit d'enfer, où des roues décentrées font se caramboler des tonneaux avec une frénésie démoniaque, une femme en maillot, projette des étincelles foudroyantes.
Voilà le dernier cri du jour et la merveille des merveilles. Entrez, mesdames et messieurs, il ne vous en coûtera que vingt sous...
Au prix ou se maintient le change, c'est réellement donné... ».
Autre innovation non moins retentissante : au cas où une supercherie serait découverte, la majestueuse pancarte avise la foule qu’une somme de « cent dollars » sera payée à la personne qui prouvera que Mme Léon n'est pas réellement une « femme dynamo ».

lundi 18 août 2014

COLIBRI à Paris (1855).



50, rue de Malte, adresse de l’ancienne Salle de l’Alhambra (lieu qui connu diverses appellations).
Où l'on reparle de COLIBRI...
Extrait de Paris, Capitale de l'Art Magique de Richard Raczynski, éditions Dualpha, Paris, 2014 :

Cette salle connue des programmations pour le moins éclectiques à l’image du prince Colibri (1830-1862) : un nain français, artiste forain, présenté comme « un physicien », sur une affiche (datée de 1855), conservée dans le fonds de la Bibliothèque Nationale (Collection BNF, notice 41431587), sur laquelle on peut lire : « Le prince Colibri, physicien, nouvelle séance par le nain Colibri, âgé de 25 ans et pesant 8 kilos ».

« Colibri » s’applique dans le langage courant de l’époque, à un nom masculin identifiant « une espèce de petit oiseau des Indes », mais peut également désigner : « le nain colibri ».

Si l’Almanach Normand nous renseigne sur l’année de son décès « (…) Parmi les individus excentriques qui sont morts en France en 1862, on doit citer le géant Murphy et le nain Colibri. Les géants sont un écart de la nature par excès, les nains sont une anomalie par défaut ».

Ce prince qui inspira phonétiquement Cham (né de Noé, 1818-1879) avec un roman imagé (ancêtre de la bande dessinée) destiné à la jeunesse : Histoire du prince Colibri et de la fée Caperdulaboula (dans la collection des Jabots) en 1842 (sans lien avec les forains).

Sur ses prestations, nous retrouvons plusieurs articles de presse, qui peuvent chronologiquement nous démontrer la vogue des spectacles de personnes présentées comme des « anomalies de la nature », voire des phénomènes, souvent en couple (même s’il s’agit d’une même fratrie).

La Gazette des Tribunaux et Le Droit, daté du 27 avril 1850, met en lumière la guerre commerciale que se livraient les entrepreneurs de spectacles forains, autour de l’appellation « Colibri » :

« L’Amiral Tromp et le prince et la princesse Colibri- Monsieur Hermann contre Messieurs Douchet et Smith.

Tribunal de Commerce de la Seine 26 avril 1850, Monsieur Vernay Président, Me Petitjean agréé de Monsieur Hermann, Me Amédée Lefebvre agréé de Messieurs Douchet et Smith.

Les faits de la cause ressortent suffisamment du jugement ; le Tribunal en ce qui touche la demande principale : Attendu que le nain présenté au public par Hermann est généralement connu sous le nom de l’Amiral Tromp ; que si dans une pièce dramatique il a rempli le rôle d’un personnage appelé Colibri, il ne s‘ensuit pas que ce nom lui appartienne publiquement ;

« Et attendu qu’il est justifié que précedemment les nains connus sous les noms de prince et princesse Colibri étaient arrivés à Paris et que des démarches avaient été faites pour obtenir de l’autorité la permission de donner des représentations sous le nom de prince et princesse Colibri. Que dès-lors le demandeur est sans droit pour se plaindre d’une usurpation de nom ;

En ce qui touche la demande reconventionnelle :

Attendu que Monsieur Hermann en vue d‘une concurrence déloyale a donné à son nain, le nom de Colibri, qu’il n’avait pas porté ce nom jusqu’au moment de l’arrivée des nains dont Douchet et Smith se proposaient de faire l’exhibition.

Qu’il en résulte pour Douchet et Smith, un dommage dont il leur doit réparation et que le Tribunal d’après les éléments d’appréciation qu’il possède fixe à 300 francs, à titre de dommages et intérêts. Lui fait défense de donner à son nain le nom de Colibri sous peine de 50 francs pour chaque contravention constatée et le condamne en tous les dépens ».

Effectivement, ils purent se produire le mois suivant au Jardin d’Hiver, le dimanche 31 mars 1850, le quotidien La Presse (du 11 mars 1850) s’en fait l’écho : « (…) Dans la salle de l’Alhambra, à l’hôtel des Princes, Colibri et la Princesse (sa sœur) répétaient des exercices qui feront courir tout Paris : un menuet, une polka, des poses plastiques et équestres. Il est impossible de ne pas sourire en voyant ce petit coupé traîné par des chevaux qu’on porterait sous les bras, ce chasseur haut comme une botte, cet énorme cocher de quelques pouces, ce tout petit équipage lilliputien qui semble sorti d’une boîte de jouet de Nuremberg ».

La Mode : revue des modes, précise qu’un géant fait partie du spectacle : « Le Jardin d’Hiver a donné dernièrement un grand concert où l’on a entendu les Pirates du Danube. Depuis quelques jours, la foule s y presse pour y voir accouplés ensemble, le nain Colibri et le géant colossal du café de Mulhouse ».

Dans l’aspect légendaire et symbolique des arts alliés, au royaume de la foire et du cirque, les nains sont souvent qualifiés de princes.

Après les avoir applaudis comme danseurs, La Presse dans son édition du 17 juin, pointe l’aspect pluridisciplinaire du couple, capable de se muer en comédiens : « (…) Ils allaient également jouer dans Les Nains du roi, vaudeville en un acte par Carmouche et Clairville, créé aux Variétés le 16 juin 1850 ».

Toujours dans la capitale, on peut les voir au Théâtre de la Porte Saint-Martin dans le cadre d’un grand bal proposé aux enfants avec une tombola comique « dont les lots seront distribués par le Prince et la Princesse Colibri—Polka nationale de Bohème dansé par le Prince et la Princesse Colibri, les plus petits nains qui aient parus jusqu’a ce jour » (in Bibliothèque de l’Opéra, 1850).

Tous ces témoignages corroborent l’extraordinaire petitesse des interprètes n’évoquant aucune homonymie antérieure.

Le Précis historique (1871) édité par la communauté des Jésuites cite « la Première communion d’un prince Colibri » (en mars 1870) et « l’Œuvre des Saltimbanques » à Gand.

Ce texte nous renseigne aussi sur « une communauté de petits artistes » d’une trentaine de personnes.

Dans Paris, les bateleurs semblent couramment associer le nom « Colibri » à l’imaginaire des lilliputiens, comme le démontre l’extrait, de la pièce Souvenir de la foire, du professeur de rhétorique au lycée d’Alençon, Alcide Genty, campant décor et personnages :

C’était sans contredit une belle baraque.

Sous son archet, souvent frotté de sandaraque,

Ivre comme un sapeur et suant comme un bœuf,

Un Arlequin raclait quelques airs de Pont Neuf,

Et devant les bourgeois ébahis, un Paillasse,

Barbouillé de farine et coiffé de filasse,

Lorsque le violon se taisait un moment,

En termes peu choisis faisait le boniment

Entrez, entrez messieurs ! Entrez, entrez mesdames !

Un spectacle pareil se passe de réclames,

Pour dix sous, vous verrez le prince Colibri,

Un nain superbe fort splendide bien nourri,

Qui pèse sept kilos, parle cinq ou six langues,

Et quand je suis pochard, compose mes harangues ».

(In Recueil de l’Académie des Jeux Floraux, 1869).

L’historien Jacques Garnier, dans son ouvrage Forains d’hier et d’aujourd’hui (1968), relate la baraque à l’enseigne « des deux merveilles » proposant « Le prince Colibri et la Belle colosse tyrolienne », précisant que le prince était alors âgé de 17 ans et mesurait 60 centimètres, pour 10,5 kilos. En dévoilant sa naissance à Levland en Russie (62 centimètres pour 4 kilos) en 1883, il prouve une nouvelle fois que le patronyme avait survécu à l’artiste du milieu du XIXe siècle (à la lueur d’éléments plus récents, il s’agissait de Dimitri Ossopoff).

En Angleterre, on peut applaudir « The Royal American Midgets » au Piccadilly Hall (vers 1880), et en 1885, dans le cadre du spectacle « Harvey’s Midges, the smallest people in the world », le couple Princesse Lottie (née en 1869) et Prince Midge (né en 1868).

Dans le même esprit, citons « les Théâtres lilliputiens, dont celui de Miss Colibri » cité vers 1880 par les intervenants Jean-Paul Hervieu, Gilles Désiré dit Gosset, Éric Barré, dans Fêtes et réjouissances populaires en Normandie en 2000.

Un théâtre que l’on retrouve en Angleterre : The Princess Colibri Circus (illustré par André Castaigne, 1861-1929).

La revue Nature de 1899, évoque trente-sept années après le décès du premier Colibri, un autre homonyme : « Nos collaborateurs présentaient aux lecteurs de La Nature un nain très curieux qui semblait être un nain de nain, le Prince Colibri, et s’exhibait dans les foires, à côté d’un géant ».

Une période durant laquelle l’impresario français Maréchal reprend le flambeau d’un nom « connu », en parcourant les routes de France avec Les Colibris (couple de nains béarnais, mesurant chacun 65 centimètres pour 7 kilos) accompagnés du géant Antonin, âgé de 17 ans (2 mètres 25).

Ils iront dans de nombreuses foires européennes, en Grande-Bretagne, où une carte postale en anglais représente « Henri Cot The French Giant, and Prince Colibri the Midget » aux côtés d’un homme de taille normal, mais aussi en Belgique et en Allemagne.

Cette dynastie Colibri reste ici incomplète, alors que les derniers artistes recensés seraient Pierre Le Grande (né en Hollande en 1926) dit Prince Colibri, et le Prince Kollibri (né Max Zaborsky, en Autriche en 1963).

Le lieu se retrouve de nouveau associé à la magie de 1904 à 1925.

On vient y applaudir un panel d’artistes très variés :

Trapézistes, jongleurs, professeur de physique amusante, ventriloque, mentalistes, transformistes, danseurs, mimes, clowns, lilliputiens.

COLIBRI, le prince à la foire Saint-Roch


La foire Saint-Roch, qui a attiré cette année un très-grand nombre de marchands, s'est ouverte sous ces auspices, et la population extra-muros s'est empressée de visiter les nombreuses baraques établies sur l'Esplanade, pendant que la jeunesse de nos campagnes se rendait aux jardins de la Fontaine, où des
orchestres improvisés invitaient au plaisir de la danse.
Parmi tous les objets qui excitent de temps en temps la curiosité à la foiré Saint-Roch, on n'avait encore rien vu de plus intéressant, rien de plus extraordinaire que deux personnages déjà connus sous le nom de Prince et Princesse Colibri.
Ce sont deux petits êtres vraiment remarquables par l'exiguïté de leur taille et de leurs formes, Parfaitement perfectionnés l'un et l'autre, ils laissent loin derrière eux le fameux général Tom Pouce, dont la réputation était européenne, et qui, après tout, Barnum l'a dit, — n'était qu'un enfant de cinq ans.
Chez le prince Colibri, tout est d'une petitesse merveilleuse, excepté pourtant son intelligence, qui est peu en rapport avec l'exiguïté de son être. Il se présente en scène avec un aplomb admirable et sait tirer parti de sa position, en entremêlant ses exercices, de prestidigitations, de saillies qui excitent, à chaque instant l'hilarité du public. Pour notre part, nous avons ri de bon coeur aux airs de matamore que prenait le prince en fumant un cigare presque aussi gros que lui.
(Notons que "Colibri" devint un nom générique derrière lequel se produiront plusieurs générations d'artistes de petite taille).
Sur la présence de prestidigitateurs dans cette même foire, ce second témoignage (2):
« Je n’oublierai de longtemps là foire Saint-Roch.
Je m'étais promis de m'y bien amuser, et je me suis tenu parole; Louise â eu beau faire la raisonnable et protester contre mes goûts, qu'elle appelle frivoles, j'ai passé une heure au manège, ne descendant des chevaux de bois que lorsque j'ai été grisée dé bruit et de mouvement, Grâce aux deux pièces blanches que vous m'aviez données, j'ai pu entrer aux panoramas et voir toutes les grandes villes de France, ainsi que beaucoup d'autres vues (...) un prestidigitateur faisait des tours très amusants; J'étais là depuis quelques instants à peine, lorsqu'il à montré à la foule une poupée en porcelaine, laquelle a été recouverte aussitôt d'une cloche placée devant lui. Le faiseur de prodiges a annoncé que l’intelligente poupée était dans la poche de la jeune fille la plus gentille de l'assemblée; Je regardais curieusement autour de moi pour voir «la tête» qu'allait faire la favorite, j'étais loin de soupçonner que j'étais moi-même cette privilégiée.
Un petit groom à l'oeil malin, s'est planté devant moi, en souriant, et m'a dit d'un ton goguenard : « Vous êtes bien modeste, Mademoiselle, de ne songer qu'à vos voisines ; fouillez-vous donc. » Tous les yeux s'étaient portés sur moi. Un peu interloquée, je n'osais retirer la main de ma poche qui, je ne sais par quel ensorcellement, contenait ladite poupée. J'ai un peu rougi; l'assistance a battu des mains ; on m'a félicitée, et l'auteur de ce tour d'adresse a continué la séance ».
(in 1, L'Éventail : journal des théâtres, de la littérature et des modes, 2, l’École et la famille. Journal d'éducation, d'instruction et de récréation, p. 90).
Bibliographie :
Richard Raczynski, Un Tour du Monde de la Magie et des Illusionnistes, Paris, Dualpha (en trois volumes), 2011-2013

ED MISHELL (1896-1983).


Artiste américain.
Prestidigitateur et illustrateur (né Edward Everett Mishell à New York, Manhattan) il partira vivre avec ses parents à Glen Ridge, un borough du Comté d'Essex situé dans l’État du New Jersey.
Il débute une carrière d’avocat, avant de tenir un magasin de numismatique à Mapplewood (dans ce même New Jersey), en 1936.
Il illustre tout particulièrement des ouvrages (et catalogues) de prestidigitation, qu’il pratique avec succès. Il préside la Société des magiciens Américains (SAM) entre 1973 et 1974.
Il participe à la revue Genii (dessins et chroniques).
Franc-maçon (appartenance rendue publique de son vivant), membre de la loge Azure Massada, n°22 (Cranford, New Jersey).
Il collabore : aux catalogues de Louis Tannen (1909-1982) dans lequel son style, aux traits vifs et épurés, devient rapidement « une marque de fabrique », sublimant les effets de Richard Himber (1900-1966), au livre de Ted Collins (1919-1993, né Frederick A. Collins) en 1953 : « Compilation of Tricks and Effects with Wax » : (Hit The Ceiling, Personal Magnetism, Rising Cards, Perfect Silk Ball, Dice or Lump Sugar Move, Balancing Coins, Tricky Tip, Think A Card, It’s A Pip, Magazine Test, Hat on the Wall, Double Face or Double Back, Stab A Card, Miser’s Dream, Selected Card In Pocket, Changing a Dime to a Half Dollar, Coin Catching, Wax as a Servante, Card Location Behind The Back, Coins From The Shoes, Center Tear, The Vanishing Card, Card From Pocket, Vanishing Coin in Handkerchief, Cut and Restored String, Second Dealing, Rising Coin in Glass, Impromptu Paddles, Sealed Predictions, Producing a Cigarette from a Card, Floating Match, Torn and Restored Cigarette Paper, Coin Vanish from the Hand, No Change, Impromptu Coin Tray and more), et « Elastrix » - The Encyclopedia of Rubber Band Magic aux côtés de Abe Hurwitz (Torn and Restored Elastic; Two Way-Stretch; Ring Off; Jumping Band; Exchange Jump; Penetrating Bands; One Handed Silk Vanish; Loop the Loop; To Make Anything Disappear with a Rubber Band; Dancing Pencils; Quicker Than the Eye; Alladdin Ring; Jumping Wand; Ring-Go; Lets Do the Twist; Instant Transformation; Thumb-Thru).
Bibliographie :
Genii, mai 1977.
Genii, juin 1981.
Georges Schindler, Magic with Everyday Objects: Over 150 Tricks Anyone Can Do at the Dinner Table, p. 190, 2000.
Auteur de :
Holdout Miracles, 1969.

Les boîtes MASKELYNE (1926-1950).


Les Maskelyne's Mysteries' magic box produites et diffusées en Angleterre à destination du jeune public, proposaient 24 tours de magie (dont the vanishing cigar, the demon finger trap, the 'ball of wool trick).
Elles sont postérieures à l'activité scéniques du prestidigitateur anglais.
John Nevil Maskelyne (1839-1917) fut l’un des plus importants magiciens (voir notice sur l’Egyptian Hall) de son époque, aux côtés de George A. Cooke (1825-1904) entre 1873 et 1904.

dimanche 17 août 2014

Hocus Pocus, or a Rich Cabinet of Legerdemain Curiosities (1700-1712).


Ouvrage en langue anglaise de prestidigitation de John White « A lover of Art and Ingenuilty » publié autour de 1700-1712.
Le catalogue of the Printed Books & Manuscripts de 1840, recense trois ouvrage se rapportant à John White :
A rich cabinet, with variety of inventions in several arts and sciences (à Londres, 1677), puis Exact rules for ringing all sorts of plain charges, and cross peals, Ibid.
Hocus pocus ; or a rich cabinet of legerdemain curiosities natural and artificial conclusions.
Son existence reste nimbée de mystères, pour Fawkes White était « a note conjuror contemporary », pour d’autres, il était déjà décédé lors de la publication du livre, enfin une dernière hypothèse développe la possibilité d’un pseudonyme totalement fictif, comme souvent dans l’édition.
L’ouvrage est référencé par Toole –Stott (référence 692), et Hall (référence 300).
Sommaire :
1. How to cleave money.
2. To make Sport with Cats, Ducks, or Poultry.
3. To hang two Knives on the brim of a Glass.
4. To wash your Hands in melted Lead without damage.
5. To make a Sixpence seem to fall thro' a Table
6. Teach Children to Read by Dice.
7. Divers wonderful Things done by the Loadstone.
8. To catch Kites, Crows, Magpies, &c. alive.
9. To catch a Pick-Pocket.
10. To name a Pack of Cards, and not feel 'em.
11. To write Love-Letters secretly.
12. Experiments in Drawing, Painting, Geometry, Astronomy, &c.
13. To make variety of Fireworks.
14. To keep Fowl, Venison, or any Flesh sweet a month.
15. To make a Drink you cannot relish other Liquors.
16. To sox Fish and Fowl.
17. To make one Candle outlast three.
18. To preserve Fruit all the Year.
19. To make excellent plaistering for Ceilings or Walls.
« With many other Natural and Artificial Conclusions, affording great variety of innocent Sport and Pastime ».
Dans la chronologie des livres originaux en anglais, cet ouvrage fait suite à ceux de Thomas Hill
(A brief and pleasaunt treatise, entituled, natural and artificial conclusions, 1581), Reginald Scot
(The discoverie of witchcraft, 1584), Hocus Pocus Junior The Anatomie of Legerdemain (1634),
The Mysteryes of Nature and Art (fourth edition, 1654), A Candle in the Dark (1655), Round About Our Coal Fire ; or Christmas Entertainmolts (circa 1700).
Bibliographie :
Richard Raczynski, Un Tour du Monde de la Magie et des Illusionnistes, Paris, Dualpha (en trois volumes), 2011-2013

lundi 4 août 2014

MICAL (l’abbé), 1740-1782.


Célèbre mécanicien français.
Naquit dans l’Anjou vers l’an 1740.
Après un travail opiniâtre, il parvint à former deux têtes colossales d’airain qui prononçaient des phrases entières.
Vaucanson avait rendu les mouvements et contrefait les digestions de l’homme ; l’abbé Mical fit bien davantage, il choisit l’organe le plus brillant et le plus compliqué de l’homme.
Il étudia pour y parvenir, exactement la nature, et s’aperçut que l’organe vital, placé dans la glotte, n’était qu’un instrument à vent ; aussi lorsqu’on souffle de dehors en dedans, comme dans une flûte, on n’obtient que des sons filés, et qu’en soufflant du dedans au dehors, l’air sortant de nos poumons se forme en son dans notre gosier ; et cet air, coupé en syllabes par les lèvres, la langue, les dents, et le palais, acquiert une consonne à chaque inflexion, dont les différents articulations multiplient la parole, et rendent la variété infinie de nos idées.
C’est d’après ces observations que l’abbé Mical appliqua deux claviers à ses têtes, l’un en cylindre qui ne donnait qu’un nombre déterminé de phrases, mais sur lequel étaient marqués les intervalles des mots et leur prosodie ; l’autre clavier contenait une espèce de ravalement où étaient marquées toutes les syllabes, que l’auteur put réduire au plus petit nombre possible par une méthode ingénieuse.
On parla beaucoup dans le temps de ces deux têtes merveilleuses qui avaient ruiné l’artiste par les grandes dépenses qu’elles avaient occasionnées.
Ayant vainement cherché à les vendre en 1782, dans un moment de désespoir, il cassa ses deux chefs-d’œuvre, et mourut presque dans l’indigence en décembre 1789 (in Dictionnaire historique ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talents, les vertus, les erreurs, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours. par l'abbé Feller, Franc̜ois Xavier de (1735-1802), Méquignon fils aîné (Paris), 1818-1820).
Son invention suscita un vif intérêt dans le monde scientifique parisien (Franklin, Lavoisier, Laplace) qui comptait de nombreux francs-maçons, membres de la Loge des Neufs Sœurs, au même titre que Mical.
Son invention sera présentée au roi Louis XVI le même jour que les montgolfières (en 1783).
Faisant fasse à un manque patent de soutien financier, poursuivi en justice (incapable de rembourser les frais de fabrication de ses têtes), il terminera son existence dans la dépression.

samedi 2 août 2014

JORGE BLASS, Septembre 2014.


Prestidigitateur madrilène, né le 2 mai 1980 (Jorge Sanchez Blas), il rejoint dès l’âge de douze ans la prestigieuse école de Magie dirigée par Ana Tamariz, fille du grand Juan Tamariz (qu’il a toujours considéré comme son père spirituel).
Membre depuis 1993 de la Sociedad Espanola de Illusionismo, primé en 1995 au Congrès National de Magie Espagnole à Valladolid.
Des prix qui vont dès lors se succéder (1995, Congrès Valongo, 1996, prix Frackson récompensant le meilleur magicien de l’année, Premier prix de Magie Internationale du Portugal).
L’année 1998 le voit revenir enseigner dans l’école de ses débuts, et recevoir des mains du prince Rainier de Monaco, la Baguette d’Or, puis le prix Sarmoti à Las Vegas des mains de Siegfried & Roy.
Membre fondateur (et administrateur) de l’association Abracadabra, qui propose des séances de magie aux enfants hospitalisés.
En septembre il sera durant trois semaines sur la scène du théâtre Compas à Madrid (Gran Via).
Site officiel :
jorgeblassblog.com