Messages les plus consultés

Nombre total de pages vues

Translate

Rechercher dans ce blog

Ma liste de blogs

Reflets du Passé

Actualité de l'auteur et de sa collection aux éditions Dualpha, ayant vocation à exhumer des textes toujours d'actualité. Thèmes abordés : Magie,illusionnisme, prestidigitation, ésotérisme. Pour tous contacts avec la rédaction de ce blog, pour poser vos questions, et pour être averti de nos nouvelles mises en ligne : refletsdupasse@gmail.com Attention tous les textes mis en ligne sur ce blog sont soumis au Droit d'Auteur.

dimanche 25 mars 2012

LES ANIMAUX


Notice extraite d'un Tour du monde de la Magie et des Illusionnistes, de Richard Raczynski :
ANIMAUX
Le titre de Roi des Ménétriers ou Roi des Violons semble remonter au XIVe siècle : à 1338 avec Robert Cavexon, Roy des ménestrels du Royaume de France.
Celui-ci régnait sur des ménestrels (ou ménestriers) qui comptaient dans leurs rangs de nombreux escamoteurs.
Parmi eux, des propriétaires d’animaux sauvages (incluant des singes), remerciant par des tours l’hospitalité des seigneurs, donnant naissance à l’expression « payer en monnaie de singe ».
En 1645, l’histoire de la scène théâtrale européenne connaît un tournant avec La Finta Pazza (La Folle supposée) comédie de ballets italiens présentée au Petit Bourbon, à Paris sur l’invitation du Cardinal Mazarin (Giulio Mazarini, 1602-1661) en provenance de Venise où le spectacle fut initialement monté en 1641.
Lors de cette représentation, les machineries de scène font leur entrée en France.
Dans les ballets burlesques, des animaux (perroquets, ours, autruches, singes) partagent la vedette avec les danseurs et une troupe d’Indiens.
Le théâtre Au Marais se spécialisera par la suite dans ce style de spectacles avec La Toison d'or de Corneille qui s’inscrit dans cette veine et Psyché spectacle dû à Molière (1622-1673), Corneille (1606-1684), Philippe Quinault (1635-1688), Jean-Baptiste Lully (1632-1687) et à l’architecte italien Gaspare Vigarini (1588-1663) pour les machines.
Ces merveilles feront écrire à l’envoyé de la Cour de Savoie : « (…) Mais pour la dernière scène, c'est bien la chose la plus étonnante qui se puisse voir, car l’on voit tout en un instant paraître plus de trois cents personnes suspendues ou dans les nuages ».
Machinerie et animaux ne resteront pas l’apanage unique du théâtre et des forains.
Déjà dans l’univers de la magie (vers 1600) les bateleurs présentaient pour agrémenter leurs tours, des chats dressés.
Si la domestication semble historiquement (et à ce jour) remonter entre 100 000 et 150 000 ans, elle provient directement de l’apparition du chien (distinctement séparé du loup) s’associant dès lors aux groupes humains non sédentarisés, avec pour point culminant la relation engendrée par l’ascendant formel de l'homme. (Le chien qui exécute rapidement des numéros in Tractaetlein mit Hundedressurkunststucken, 1730).
Une autre explication historique, relative aux réglementations se rattache à l’arrivée des animaux sur scène : elle remonte en France au début du XVIIIe siècle, fruit d’une riposte des artistes forains. En 1701 alors qu’il n’existe que deux théâtres officiels l’Opéra et La Comédie-Française, le roi applique la censure contrôlant toutes les productions.
Consciente d’une concurrence potentielle, La Comédie-Française stigmatise les artistes forains, obtenant du roi « l’interdiction des pièces dialoguées ».
Pour contrer ce jugement, les artistes itinérants se montrent inventifs en changeant de registres, ils proposent : le monologue, le mime, puis décident de s’adresser exclusivement à un interlocuteur situé (fictivement) derrière un rideau et non plus directement à un parterre de spectateurs.
Enfin, ultime stratagème, les animaux entrent en scène, devenant l’auditoire (factice) des comédiens.
En 1719, les spectacles de foire jugés encore trop concurrentiels par cette même Comédie-Française sont désormais totalement proscrits.
L’interdiction ne s’étend pas aux programmes de marionnettes, de danse et de magie, ni à ceux des animaux, devenus bien involontairement des artistes à part entière.
Deux magiciens innovent sans que l’on puisse clairement les départager chronologiquement : Louis Comte (1 7 8 3 - 1 8 5 9) et John Henry Anderson (1812 -1874) (voir notices) probables précurseurs du lapin blanc extrait du chapeau noir (in Cyclopedia of Magic, 1949).
Si les oiseaux puis les lapins se rattachent intuitivement à l’univers de la prestidigitation, le bestiaire semble plus fourni : en 1785 William Banks présente un cheval dressé « Morocco » à Londres, suivi par Samuel Bisset qui propose « un cochon du savoir » capable de retrouver (en la retournant avec son grouin) une carte pensée par un spectateur.
Les canards dont on inverse les têtes dans les tours du XIXe laisseront rapidement leurs places à des animaux plus respectables. On songe à Albert Marchinski (1876-1930, voir notice) Le Grand Ramsès, avec « son oie sous hypnose » vecteur d’un numéro de mentalisme, voire au caniche dressé (et poli) de Nicholas Hoare en 1817 : Munito surnommé « Le Isaac Newton de sa race ».
Une faculté de mimétisme étudiée et mise en exergue par Émile de Tarade, persuadé des aptitudes intellectuelles des canins dans son Éducation du chien, (Paris 1866) : « (…) Il existe dans un grand nombre d'animaux une faculté différente de l'intelligence, c’est celle qu’on nomme instinct. Elle leur fait produire certaines actions ».
L’apport de la magie au cirque (et inversement) permettra de mettre en scène des artistes domptant les animaux autrement qu’avec les fouets habituels, à l’instar de la princesse Delwarr (vers 1910) capable de soumettre les lions à sa force mentale.
Une journée des collectionneurs du Magic Circle de Londres proposa de nombreuses sérigraphies
dans une exposition intitulée « Un sage de la scène » détournant l’habituelle « bête en cage », évocatrice des animaux savants : ces animaux capables de lire l’heure, d’écrire, d’effectuer des opérations arithmétiques et même d’exécuter des tours : cartes à jouer, mentalisme…
Sur le magnétisme animal, sujet quelquefois connexe, signalons parmi les nombreuses recherches, les travaux du baron Etienne Felix d’Hénin-Liétard de Cuvelier (né en 1755) publiés en 1820.
Le professeur Robert Tocquet (1898-1993, voir notice) signa cinq ouvrages ayant trait à la prestidigitation sous le pseudonyme de Professeur Don Roberto, dont l’étude Les animaux calculateurs et leurs secrets, comment les éduquer. Il revient notamment sur le cheval Hans de Berlin, les chevaux d’Elberfeld, le chien Rolf de Mannheim, Lola chienne mélomane, le chien Zou de Paris. Au sommaire : « Comment calculent les animaux prodiges : Médiumnisme et écriture automatique, la Télépathie, les aptitudes intellectuelles, les mouvements inconscients et le dressage ».
Bibliographie :
Ernest Menault, L’intelligence des animaux, 1872.
Pierre Abraham, Roland Desné, Manuel d'histoire littéraire de la France, des origines à 1600,
1965.
Philip Butterworth, Magic on the Early English Stage, Cambridge UP, 2005.
Journée des collectionneurs du Magic Circle de Londres, juin 2009.
Catalogue exposition Tron Theatre, Glasgow, août 2009.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire