dimanche 13 mai 2012
Anne Victorine Savigny, dite Madame de Thèbes (1845-1916).
Si la revue L’Illusionniste (n° 6, 1902) décrit les Subterfuges des faux médiums et faux spirites, elle n’est pas la seule. On pense plus tardivement à l’ouvrage de Robert Tocquet, Tout l’Occultisme dévoilé, médiums, fakirs, voyantes, 1952.
Le journaliste français Jacques Mauprat (in Le Progrès Illustré) revient très fréquemment dans ses articles, sur le monde de l’occultisme, et plus précisément sur les spiritualistes alors très en vogue.
Il décrit l’une des personnalités incontournables de cette époque : Madame de Thèbes (1845-1916), pseudonyme d’Anne Victorine Savigny, une voyante, chiromancienne française.
Elle exerçait alors son métier dans son salon, situé Avenue de Wagram à Paris. Chaque année à Noël, elle publie ses prophéties dans un Almanach, largement diffusé.
Elle se disait capable de lire dans les lignes de la main (d’un inconnu), en se tenant derrière un rideau afin d’éviter la confrontation visuelle.
On lui prête les prédictions de « la guerre des Boers, la guerre russo-japonaise, le déclenchement de la Première Guerre mondiale, la mort violente du général Boulanger, la mort tragique de Catulle Mendès, la mort de William Thomas Stead, l’affaire Caillaux ».
Elle écrit L’énigme du rêve : explication des songes, Paris, librairie Félix Juven, 1908.
Mauprat revient sur la prédiction faite à son confrère Arthur Meyer (directeur du journal Le Gaulois), prédisant la mort de Félix Faure.
En examinant la chronologie des faits, Mauprat pointe une annonce qui survient au lendemain de la mort de Faure, entachant ipso facto sa crédibilité.
Madame de Thèbes, souhaitant contrer le journaliste annonce qu’elle prédira d'autres décès accidentels ou tragiques durant l'année, se gardant de divulguer le nom des victimes.
Cette riposte accuse sa faiblesse à produire du concret (in n°428, 26 février 1899).
Parmi ce florilège « d’esprits éclairés » citons :
Mademoiselle Couedon (in la brochure publiée chez Dentu par Gaston Méry : Les prophéties de Mademoiselle Couédon), décrite par Emile Zola (in Nouvelle campagne, 1896). Ruffina Noeggerath (dite Bonne Maman, qui signe des articles in la Revue spirite : journal d'études psychologiques, en 1900).
« Antoinette Bourdin, Marie-Antoinette Bosc (dite M.A.B, décédée en 1906), Claire Gallichon (écrivaine et médium), Honorine Huet, la baronne de Watteville » (comme l’énumère l’écrivaine Nicole Edelman dans son ouvrage incontournable : Histoire de la voyance et du paranormal : du XVIIIe siècle à nos jours, 2006).
Honorine Huet était une proche du comte d’Ourches (1787-1867), occultiste et mesmériste, de Théophile Gautier, de la comtesse Dash, de Mme Girardin (in Un univers d’artistes autour de Théophile et Judith Gautier, 2003 par Agnès de Noblet).
La Russe Madame Ekatérinodar (littéralement don de Catherine) de Viatka (un affluent de la Kama, fleuve de la république du Tatarstan) adepte de magie blanche et de magie noire, rédigeant des livres permettant de préparer des « potions de sorcières » (in n° 167, 25 février 1894).
Bibliographie :
Baronne de Watteville, Extraits de communications médianimiques, Paris, 1900.
Antoinette Bourdin, Les souvenirs de la folie, Genève, éditions J. Benoit, 1875.
L’ésotérisme au féminin, Collectif in Politica Hermetica n° 20, 2006.
Denis, Léon, Dans l’invisible, Spiritisme et Médiumnité : Traité de spiritualisme expérimental, les faits et les lois, Paris, 1911.
Dhotel, Jules, in Deux conférences sur la prestidigitation : Médiumnités, fakirisme et transmission de pensée, Paris, 1948.
Dicksonn, Médiums, fakirs et prestidigitateurs, Paris, 1927.
L’Illusionniste, n° 6, Subterfuges des faux médiums et faux spirites, 1902.
Sources : Bibliothèque Municipale de Lyon,
http://collections.bm-lyon.fr/DOC0014a94ed13ccfc2
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